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Una vie publique transparente et juste?

1 juillet 2008

Une vie publique transparente et juste?

Une vie publique transparente et juste ?

« le problème de la genèse du mythe se confond avec celui de la genèse de la pensée elle-même » nous dit Claude Levi-Strauss dans ses  « Mythologiques IV » (page 539).

Après avoir groupé chronologiquement dans un « âge d’or » les mythes qui donnent au comportement maternel la place centrale et dans un « âge de fer » ceux qui ont fait de la femme le premier esclave domestique de l’Homme, nous constatons que l’âge actuel est celui de l’électronique.

Nous voudrions qu’Internet nous habitue, par exemple, à écrire « humain »  à la place d’Homme. Ce mot avec majuscule continue  encore à encombrer insidieusement l’équilibre indispensable  à toute réflexion  objective. Détail sans importance ? Alors prenez l’habitude d’écrire humain en toute simplicité  et votre réflexion sera valable aussi dans les langues qui ont toujours évité notre prépondérance schizophrène du genre masculin.

On observe des faiblesses dans le comportement maternel des animaux en voie d’extinction et  il est souvent absent chez certains mammifères  domestiqués par les humains. Etant donné que notre espèce s’est domestiquée elle-même, on peut écrire que nos comportements maternels et paternels ont été, depuis l’avènement de la parole, le fruit de l’apprentissage et sont devenus  des modèles sociaux décisifs.

L’âge d’or d’une conscience collective solidaire qui respectait  un peu l’équilibre indispensable entre le féminin et le masculin, se remarque par exemple dans le couple pharaonique placé au sommet de la pyramide sociale égyptienne, ainsi que dans le couple Inca, qui se trouvait au sommet de l’organisation sociale de l’empire où le métal solaire de l’Amérique du Sud était exploité. Les épis de maïs en or que les conquérants ont fondu pour fabriquer des pièces de monnaie, ainsi que les fastes dorés de Toutankhamon, témoignent d’ époques où un fond d’équilibre et de générosité  gardait pour la douceur une place sacrée ; tandis que les duretés du fer nous ont amenés vers les chaînes produisant cette pauvre chose qui se réfugie dans des individualismes désespérés, l’être humain.

Dans « Histoire et Utopie » E.M.Cioran écrit :

« Une collectivité ne subsiste que dans la mesure où elle se crée des fictions, les entretient et s’y attache. Ce mensonge suprême prête un sens à l’histoire, laquelle regardée objectivement, ne semble en comporter aucun.

La dépense d’insensibilité qu’elle exige pour être supportée (la société bourgeoise occidentale) est hors de proportion avec mes ressources en cynisme »

Entre les confidences d’un écrit sur papier et celles d’un écran d’ordinateur les rêves des premiers humains, quand ils commencèrent  à parler avec eux-mêmes, empruntent ici des vitesses proches de la lumière.

L’être se manifeste par ces dialogues que nous pouvons pratiquer avec nous mêmes et qui peuvent aujourd’hui se fixer dans cet éphémère là.

Etant né en Patagonie j’ai choisi la nationalité française par amour. J’ai aussi choisi d’être père au foyer de deux filles. De plus en plus de privilégiés peuvent choisir aujourd’hui la substance d’une identité chaque fois plus modifiable et des syntaxes sociales inédites.

Chaque grande avancée technique produit une nouvelle humanité. Les origines de la poterie nous parlent de sociétés régies par des femmes homosexuelles qui torturaient les hommes ou  de confréries d’oncles homosexuels qui volaient le cuivre du soleil pour inventer le premier chaudron cannibale. Les esclavagistes ont préféré « exploiter » les prisonniers et développèrent les plus vastes techniques de conditionnement massif. Nous sommes le fruit des hiérarchisations et élitismes censés nous protéger des cannibales. L’écriture était devenue l’outil principal de notre zombification , au point que certains s’imaginent qu’il n’y a pas d’autre sagesse que l’écrit.

Des paroles respectueuses des harmonies existaient pourtant jusqu’au vingtième siècle ; la passion de vivre fusionnait en elles avec la passion de comprendre. Dans ces langues le genre servait à distinguer, par exemple, le vivant du non vivant, ou ce qui a un sexe de ce qui n’en a pas. Mais une profonde mixité d’esprit obligeait seulement à concevoir des sexes complémentaires, jamais opposés.

Les mythes qui sortiront de nos écrans concrets d’aujourd’hui personne ne peut les imaginer encore. Comme le sable de nos premiers signes ils auront cette éphémère transparence. Des êtres capables de choisir leur identité et leur constellation affective, il y en aura de plus en plus…

Adresses des sites de l’auteur :

http://pagesperso-orange.fr/terwa.koyo/misejour

http://pageperso-orange.fr/terwa.koyo/webk

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